Histoire d'horlogerie suisse...

Lorsque vous entreprenez de travailler avec une dame comme Hélène Arianoff, vous vous lancez sur un long  chemin de reconstruction personnelle et équestre.

Le premier temps du travail commence toujours comme  un chamboulement complet de tous nos repères, une table rase des idées et croyances entassées depuis des décennies de pratique équestre. Une déconstruction, détail par détail jusqu'à ce que vous n'ayez plus le sentiment de savoir monter à cheval... Puis commence la reconstruction pierre par pierre de l'édifice couple cavalier cheval.

Sur ajout de petites touches, travail et décomposition des allures à commencer par le pas, recherche de l'équilibre, de la rectitude, le tout dans le souci constant de l'implusion. Et petit à petit sans que vous ne sachiez exactement comment, votre cheval se transforme, doucement il se grandi, prend de l'allure et du brillant, devient compact , dense et léger... Si léger et aérien que chaque figure sort sans effort, coule et glisse les unes à la suite des autres. Votre cheval est autre. Ceci ne se fait pas sans effort de votre part certes, recherche de votre propre équilibre stabilisé sur votre selle et sur vos étriers, dos et assise allégés afin de libérer le dos de votre cheval, jambes descendues depuis l'aîne, dos grandi dans la verticalité, main intérieure vigilente qui libère vers l'avant du moins le devrait elle. Les doigts reposent sur les rênes, souples ils jouent les gammes d'une musique silencieuse.

Nous revisitons alors cette maxime déjà  mainte fois apprise, mais dont les couleurs semblent s'être  passées: "on envoie le cheval sur la rêne extérieure par l'action de la jambe intérieure",

S'ensuit d'autres petites phrases magiques, qui semblent en elles contenir l'essence des choses, la construction de l'allure en amont de toute figure, la décomposition de cette même allure dans l'obsession d'une impulsion juste.

Rechercher le bondissant par l'action de la jambe intérieure, soutenir ensuite par l'action de la jambe extérieure. Tout cela dans un équilibre subtile et tenu, rendu possible par notre action sur la rêne extérieure venue en renfort afin d'assoir le cheval sur son postérieur extérieur,

"on relève un cheval par une action de main intérieure, on l'assoit par la main extérieure".

Le cheval alors , se voit stabilisé dans l'impulsion et le maintien de l'équilibre.

Impulsionné par nos jambes, ramassé par laction de nos fesses dans la selle il se doit de passer devant son  cavalier, offrant ainsi à ce dernier un juste équilibre dans le contact de sa bouche sur son mors. Contact ainsi répercuté jusqu'à la main du cavalier.

C'est un travail minutieux, fait de rajouts et de laissé faire. Un travail d'équilibriste, presque un travail d'artiste.

Une équitation faite de sentiments, un travail d'horlogerie suisse...