EQUITATION ET DIFFFERENCE
Il y a de cela quelques semaines, on me faisait remarquer combien il était impossible, voir incompatible d'intégrer une personne souffrant de handicap dans une reprise classique. Voir trés difficile de pouvoir les intégrer dans un fonctionnement de centre équestre normal. Seule solution, regrouper les "handicapés" ensemble, ce qui m'a renvoyé une image trés désagréable aux relans fétides d'une histoire passée mais pas si lointaine. Oui, je concède mon côté parfois extrémiste, et je ne pense pas que les propos aient eu d'autres intentions que celle de pointer l'impuissance de l'enseignant face à la différence, mais le sujet me touche alors.... Alors je réfléchi à la question.
Je concède bien évidemment que l'on ne peut être l'enseignant de tout le monde, il est des cavaliers qui demandent une certaine capacité d'adaptation, d'autres nécessitent une approche ciblée, qu'ils soient ou non touchés de différences.
Je pense quant à moi, que chaque individualité mérite que l'on s'interroge sur les meilleurs moyens de les prendre en charge, cours collectifs pour certains, cours particuliers pour d'autres. Certains encore nous obligent à inventer un cadre différent, cours regroupés (mixité des niveaux , des âges...), dualité des encadrants, supports classiques ou approche ludique.
Quoi qu'il en soit la différence, que donne un handicap est me semble t'il toujours à relativiser. Et puis d'abord de quel handicap parle t'on au juste?
Difficulté d'ordre psychique, trouble de la personnalité, handicap moteur, sensoriel ? Tous ne requièrent pas les mêmes capacités de la part de l'enseignant, ni ne nécessitent les mêmes adaptations quant au cadre d'intervention.
On peut clairement entendre que des personnes soufrants de troubles psychiques soient rassurés par un cadre protégé et constant, les cours classiques n'étant clairement pas adaptés dans ce cas là. Souvent d'ailleurs la prise ne charge collective de groupe de ce type peut tirer bénéfice d'une prise en charge par un binome d'encadrants spécialisés, garant d'un cadre stable aux effets rassurants et contenants.
Certains troubles liés à des déficits sensoriels tels que déficit auditif, ne nécessitent pas forcemment de cours spécifiques, mais demandent cependant à l'enseignant une certaine capacité d'adapation, consignes données en visuel (éviter les contre jour). Gestes ou démonstration du mouvement demandé, utilisation d'un langage adapté type langue des signes ou français signé. L'enseignant peut alors se faire seconder s'il ne maitrise pas les outils nécessaires. Cela étant le mime est toujours possible.
Un déficit visuel peut être plus compliquer à gérer si ce dernier est prononcé, une aide de proximité peut alors s'avérer intéressante, ainsi chaque consigne donnée en temps réel à la personne, peut lui permettre la réalisation des mouvemements nécessaires. La pratique en groupe est dés lors délicate, si l'on ne veut pas une déperdition des informations, voir confusion des consignes.
En ce qui concerne la pratique de l'équitation par des personnes non valides, les choses sont encore à analyser. De quelle sorte d'invalidité parle t'on? Cetaines personnes pouvant tout à fait intégrer un cours collectif, dés lors que l'enseignant est attentif aux capacités de la personne à pouvoir suivre les exercices demandés.
Pour d'autres, fatigables plus rapidement, il serait préférable d'envisager des cours individualisés , permettant ainsi à l'enseignant et au cavalier une meilleure gestion du temps et des mouvements ciblés .
Cela étant certains cavaliers, dits valides pourraient également trouver bénéfices à fonctionner ainsi.
Conclusion?
Chaque configuration est à étudier, mais une idée force demeure, à savoir qu'il importe à l'enseignant, ou "équithérapeute", d'être en capacité d'adapter sa prise en charge selon l'individu qu'il a en face de lui, sans crainte ni résistance. Et qu'il est important de se sentir en adéquation avec le travail entrepris, au risque sinon de se faire souffrance, voir de faire souffrance à l'autre. L'ensemble de la démarche devant demeurer en concertation avec les souhaits de la personne concernée.
Bref, faisons preuve d'inventivité dans nos prises en charge, d'empathie, et de tolérance. Et si par bonheur, nous avons aussi du bon sens, chacun pourra s'y retrouver dans sa différence et sa singularité.
Bien entendu, ces réflexions n'engagent que moi, et sont possiblement encore à étayer...